dimanche 2 septembre 2007

Le fil d'Ariane, chapitre I

Je vous l'avais promis : le voici, mon petit feuilleton littéraire de la rentrée. Sans prétention aucune et avec sûrement quelques fautes ou maladresses par ci par là... C'est un article de VéroM qui m'en a donné l'idée. Depuis toujours, j'aime écrire et adolescente, je rêvais d'être écrivain (comme beaucoup de jeunes filles, il me semble). Grâce à Internet, je réalise un peu mon rêve... en espérant ne pas trop vous ennuyer. Il y aura une publication chaque jour vers 19h durant une semaine. Après cela, retour à mon article hebdomadaire, le jeudi.
Bonne lecture !

CHAPITRE I

Quelle idée j’avais eu de racheter une vieille mercerie délabrée ! Pourtant, je ne regrettais pas ce choix. Toute ma vie, j'avais agi sur des coups de tête et cela m'avait souvent réussi. Je venais de terminer un contrat dans une agence de voyage parisienne qui m'avait écœuré de mon métier. A trop louer les merveilles des horizons lointains, j'avais perdu le goût des voyages. Maladie professionnelle, en quelque sorte.

Grâce à l'héritage que mes parents m'avaient légué, je possédais assez d'argent pour acheter la maison de mes rêves. Située dans la partie haute d'une ancienne cité médiévale, elle sommeillait derrière ses persiennes closes. Elle avait sans doute connu des heures plus riantes, scandées par la clochette de la boutique qui occupait le rez-de-chaussée. Les anciens meubles de mercerie renfermaient encore quelques dentelles et sur les présentoirs, des écheveaux aux couleurs défraîchies se mêlaient aux toiles d'araignées. La partie habitation qui était à l'étage avait été rénovée. Je pourrais m'y installer dès mon arrivée, ce qui n'était pas négligeable. Je m'imaginais déjà paressant sur le balcon qui donnait sur une cour intérieure accessible par un escalier tournant en fonte. Toutes les pièces dégageaient un parfum suranné qui me ravissait. Mes meubles, un peu à l'étroit dans le ridicule appartement que j'habitais depuis mon divorce, allaient pouvoir enfin respirer. Et moi sans doute également.

Je ne craignais pas la solitude dans une ville où personne ne me connaissait vraiment. J'y avais vécu jusqu'à l'âge de 5 ans et à part une ou deux camarades de maternelle à qui j'avais sûrement tiré les couettes, très peu devaient se souvenir de la petite Béatrice. J'avais maintenant 45 ans. J'avais été mariée et heureuse mais Charles voulait des enfants et je ne pouvais en avoir. Cela avait tout gâché entre nous. Notre séparation était devenue une évidence. Charles avait rencontré Agnès et connu la joie d'être papa. J'avais quant à moi beaucoup de mal à envisager une autre vie de couple. Aucune histoire sentimentale digne de ce nom ne me retenait à Paris.

J'avais appris à broder avec ma grand-mère et ma mère. Souvent l'été, à l'ombre du tilleul odorant, je tirais l'aiguille… et un peu la langue tant il était compliqué de compter les points. La toile de lin grossière râpait les doigts. Les aiguillées ne pensaient qu'à s'échapper du chas de l'aiguille et pourtant, j'étais fascinée par le motif qui naissait peu à peu sur l'ouvrage, tantôt hirondelle, tantôt fleurs en bouquet… Les modèles à broder ont changé depuis (Dieu merci), l'émerveillement est resté le même. De là à acheter une mercerie…

Charles n'arrêtait pas de me dire qu'il s'agissait d'une folie. Certes, j'avais le sens du commerce mais beaucoup de nouvelles brodeuses commençaient déjà à se lasser des petites croix et à se tourner vers d'autres loisirs créatifs qui seraient tout aussi rapidement délaissés. Tout allait vite maintenant. Trop vite. Il fallait sans arrêt inventer du nouveau, de l'inédit…

- Je sais bien que tu enseignes la sociologie à l'université mais ne me dis pas que tu étudies le comportement des brodeuses ?

- Non, bien sûr… Mais pour une fois, essaie d'être prudente…

- Ecoute, si vraiment cela ne marche pas, je revends la boutique. Pendant des années, je n'ai pensé qu'à faire du rendement pour les boîtes dans lesquelles je bossais. Je n'ai plus envie de vivre sous pression. Et qui vivra verra.

- Je te souhaite bonne chance alors… Agnès me dit de t'inviter ce soir à dîner. On pourra reparler de tout ça calmement. Il ne reste plus tellement de jours avant ton déménagement.

16 commentaires:

Anonyme a dit…

Vivement demain! :-))

Anonyme a dit…

moi, j'aime bien ! j'espère juste qu'il n'y aura pas de cadavres (j'aime pas trop).
Bravo pour ce début ! Bravo pour avoir osé te lancer !
J'attends la suite avec impatience !

Anonyme a dit…

bravo pour ce "passage à l'acte"!
j'attends la suite avec plaisir...alors à demain 19h!
amitiés

Anonyme a dit…

Ah mince, c'est déjà finit pour aujourd'hui... bon, ben... je reviens demain alors ! Et merci. Tu écris très bien, on s'y croirait !
Sam

Anonyme a dit…

je suis impatiente de lire la suite :-) mais je savoure l'attente!

Véronique a dit…

j'ai bien aimé et je suis impatiente de voir la suite, bravo Régine

Anonyme a dit…

Chouette, vivement demain !!!

Anonyme a dit…

J'adore !!
Je sens que je vais l'imprimer dans son entier et le lire et le relire encore !

Merci de ce présent.

La croisée

Anonyme a dit…

quelle plume !!!
lance toi , il y a un creneau en france !
j'adore à bientôt la suite

Anonyme a dit…

J'attends la suite avec impatience !

Hélène a dit…

Merci pour vos encouragements... Cela me touche mais me donne aussi un trac fou ! J'espère que la suite ne va pas vous décevoir.

Anonyme a dit…

Un soupçon d'atmosphère à la Claude Chabrol...Hum hum...Pas mal du tout !
Muriel

Anonyme a dit…

Vivement demain pour la suite !

Anonyme a dit…

Pendant une semaine je vais,chaque soir,attendre la suite!
Bravo.

Anonyme a dit…

On croirait une autobiographie ; nostalgie quand tu nous tient ... Prends vite ta plume et écris-nous la suite !

Anonyme a dit…

bonjour, bon, éh, ben maintenant, je vais devoir attendre la suite !!!!et vivre au rythme des aventures de ton héroïne car il va lui arriver des choses, non ????? alors tu files direct ds mes favoris pour ne pas louper un chapitre !!!!! merci à toi, j'aime bien ta façon d'écrire......amitiés.....