dimanche 29 novembre 2015

Pause Noël...


Dans une mauvaise lumière de novembre, voici où en est la face B de ma housse de harpe.  Le deux-tiers du marquoir de "Reflets de soie" sont brodés. 
Pour répondre à Marie-Christine qui me posait la question, j'utilise le plus souvent les fils DMC. Surtout pour les grands ouvrages qui risquent d'être lavés. 
  Je vais ranger mon ouvrage jusqu'en janvier car le temps des préparatifs de Noël est arrivé. Et j'ai très envie de broder des petits cadeaux secrets pour mes amies. Chut !!!!


samedi 21 novembre 2015

Un jour viendra...


Plaine d'Alsace depuis le mont Sainte-Odile
Au milieu de ces sites grandioses, la pensée s'élève avec plus de force, communie avec plus d'intensité avec l'au-delà supérieur, car Dieu est partout où la nature parle au cœur de l'homme. Lorsqu'un frisson passe sur les masses de verdure et fait onduler la cime des grands arbres de la forêt, lorsque la voix des torrents et des cascades monte du fond des vallées, l'âme initiée comprend mieux la beauté éternelle, la suprême harmonie des choses et vibre à l'unisson de la vie universelle. C'est ce que j'ai ressenti non seulement sur les hauteurs de Sainte-Odile, mais aussi sur la plupart des sommets des Vosges et notamment sur le Hohneck, d'où le regard embrasse toute la plaine jusqu'au Rhin, jusqu'aux Alpes lointaines.
Un jour viendra où les hommes, faisant abstraction des vieilles formes religieuses, s'uniront dans une pensée commune d'adoration et d'amour. Comme au temps des Druides, la nature redeviendra le temple auguste, ce sera alors la religion de l'Esprit, conscient de lui-même et de sa destinée, qui est d'évoluer de vies en vies, de mondes en mondes vers le foyer éternel de toute lumière, de toute sagesse, de toute vérité. Et ainsi l'unité religieuse de la terre et de l'espace, de deux humanités, visible et invisible sera fondée.

Léon Denis

mercredi 11 novembre 2015

L'aiguille patriotique

Composition française de Jeanne Legland

Que de trésors à découvrir dans les archives ! La preuve...

Examen des Bourses Lycées et collèges Filles, session du 19 avril 1917
 (AD Somme ; 99 T 396537)



Sujet : On a dit que l'aiguille à coudre est la meilleure amie des jeunes filles. Essayez de le démontrer. Exposez ensuite comment grâce à leur aiguille des jeunes filles de votre âge peuvent contribuer à la défense de la Patrie en temps de guerre.

Développement

L'aiguille est en effet la meilleure amie des jeunes filles. Elle leur rend beaucoup de services et leur fait passer d'agréables moments.
A ses heures libres, la jeune fille peut à l'aide de cette aiguille se confectionner de petites choses telles que : faire un corsage, arranger une robe, broder un col, un chemin de table, une nappe ou des draps. Elle peut même faire son trousseau.
L'aiguille distrait aussi la jeune fille, si l'ennui s'empare d'elle, elle prend sa petite aiguille, se met à l'ouvrage et le temps passe très vite.
Si par hasard, elle fait une déchirure à un de ses vêtements, elle a peur que sa maman la punisse. Ainsi, que faire pour éviter la réprimande ? Heureusement que l'aiguille est là, et qu'elle lui vient en aide, elle recoud la déchirure et il n'y paraît plus.
Si elle donne comme souvenir à une de ses amies un ouvrage à la main fait par elle-même, elle fera plaisir à son amie mais c'est encore grâce à l'aiguille. Elles font aussi les habits de leurs poupées.
Avec leur aiguille, des jeunes filles de mon âge peuvent contribuer à la défense patriotique en temps de guerre. Elles cousent de petites robes et petits tabliers pour les enfants de ces braves soldats qui versent leur sang pour empêcher l'ennemi d'arriver jusqu'à nous. Elles feront un grand plaisir aux parents de ces petits et paieront en même temps une petite partie de leurs dettes parce qu'elles doivent une grande reconnaissance vers ces enfants privés des caresses et des tendresses de leur père.
Elles cousent aussi pour les petits pauvres. Ils en ont bien besoin, car en ce moment, leur papa se bat et c'était lui leur unique soutien. Aussi, ils auront des vêtements bien chauds qui les protégeront du froid et de la pluie.
Les jeunes filles confectionnent des chemises qu'elles envoient aux soldats qui ont leur famille restée en pays envahis et qui sont sans ressources, aux blessés qui sont dans les hôpitaux, et principalement aux malheureux prisonniers, réfugiés en pays ennemi et privés eux-aussi de leur famille Ils seront contents d'avoir ces vêtements, il leur semblera recevoir une petite partie de chez eux, un souvenir de leur pays natal, nous leur prouverons par là que nous les aimons et que nous pensons à eux.
Nous voyons par ces exemples que l'aiguille est très utile à la jeune fille et qu'elle peut procurer un peu de joie à ceux qui sont éloignés des êtres qu'ils aiment.


Une autre façon de se remémorer la Grande Guerre en ce 11 novembre 2015.

mardi 3 novembre 2015

Méditons

La méditation est un sujet à la mode (un peu trop peut-être ?) mais cela m'a donné envie de vous parler de mon expérience.

J'ai eu une première approche de la méditation zen vers 17 ans, en compagnie de mon professeur de harpe, Régis Chenut. C'était une initiation à la pratique du za-zen : il fallait rester un heure en tailleur sur un zafou (coussin de méditation) en essayant de rester le dos droit. A la fin, mon dos est comme un bout de bois. C'était un peu extrême mais cela m'a marqué.

Ensuite, j'ai une ancienne collègue qui a tout quitté pour fonder une sangha bouddhiste à Strasbourg. Elle m'avait fait connaître les livres de Thich Nhat Hanh sur la méditation pleine conscience et quand j'ai été malade m'a orienté vers des pratiques plus médicales de la méditation (Jon Kabat-Zinn, Christophe André) ou en tout cas moins religieuses (Fabrice Midal). 

J'ai décidé de pratiquer en groupe l'an passé mais je n'ai pas aimé : la prof  nous faisait parler de notre expérience à la fin un peu comme dans un cours de sophrologie.

Quand je médite, j'essaie de m'installer sur mon coussin, les talons en arrière et non en tailleur car cela ne me convient pas. C'est une façon de me poser, de reprendre conscience du moment présent. Je me concentre sur ma respiration, sans la modifier et si cela m'angoisse trop, sur mes pieds ou une autre partie du mon corps. Je ne cherche ni à me détendre, ni à analyser ce qui se passe. Je laisse faire. C'est une sorte de lâcher prise, indispensable pour moi qui suis habituée à  tout contrôler. J'aime bien aussi écouter les bruits dehors ; les oiseaux qui chantent et même les voitures qui passent (mais je n'arrive pas encore avec la perceuse du voisin). Je peux aussi répéter un mantra ou répéter une sorte de prière. Il existe des méditations pour développer notre compassion, d'abord envers nous-mêmes, ensuite envers les autres. A partir de là, méditer et prier se confondent un peu pour moi.

Méditer n'est pas toujours agréable. C'est un peu comme accorder un instrument : pas passionnant mais nécessaire. Parfois, quand j'ai fini, je peux être plus agitée qu'avant. Parfois, durant la pratique, j'ai un moment de panique surtout quand je suis agitée en m'installant. L'immobilité, le "rien faire" me déstabilise. Des fois aussi, cela m'ennuie !!!

Les gens croient souvent qu'il faut s'interdire de penser quand on médite. Or c'est impossible ! On ne peut pas arrêter le flux de ses pensées mais en méditation, on apprend à les observer, sans les juger. On accueille ce qui vient. Et on prend les pensées pour ce qu'elles sont : des pensées ! Dès que le mental s'évade, on en prend conscience et on revient aux sensations (la fraîcheur du petit matin sur la peau, la cloche de l'église qui sonne, l'épaule qui tire, etc....).
Quand on pratique 20 minutes, c'est bien car c'est après 10 minutes que des choses souvent se passent. Le cerveau semble à ce moment là se déconnecter de ses automatismes. 

L'idéal serait de pratiquer tous les jours. Et de pratiquer aussi de manière informelle dans la journée : faire de temps en temps une chose en pleine conscience (préparer son thé, manger, respirer, écouter l'autre....).

On me  pose souvent la question : à quoi sert la méditation ? A partir du moment où on cherche un but, une utilité à la pratique (être moins stressée, plus zen), on fait fausse route, on est plus dans la justesse. C'est ce que nous, les occidentaux, avons le plus de mal à comprendre. Toutes nos activités doivent toujours être rentables.

Il m'arrive aussi de faire des méditations guidées par un CD. J'aime bien la voix de Fabrice Midal.

Parfois aussi, nous pratiquons la méditation sans le savoir !

Et parfois aussi, il m'arrive de ne plus pratiquer sous prétexte que la posture me fait trop mal au genou.

Bref, méditer est loin d'être une activité facile et j'admire ceux qui ont de la constance dans leur pratique. Qui se lèvent tôt pour passer un moment sur leur coussin de méditation.

J'en suis encore bien loin !

dimanche 1 novembre 2015

Barbotines mortuaires

Que seraient les sépultures de nos défunts sans ces vieilles barbotines que j'aime tant ?
Couronnes du souvenir jamais effacé,
Aux couleurs éclatantes préservées malgré les cassures du temps...


Elles se mêlent à la fonte et à la pierre des cimetières en une sorte d'éternité cristallisée.
Me promenant dans les allées d'un petit cimetière de la Meuse, j'ai été émerveillée par la variété des compositions.
Je vous invite vous aussi en ce week-end de la Toussaint, à repérer ces belles décorations mortuaires, entre deux chrysanthèmes !
 Aujourd'hui, les entreprises de pompes funèbres, proposent davantage des plaques sinistres en granit. Dommage... Pourquoi les cimetières sont-ils devenus ces étendus grises et sans âme ?
A méditer...