vendredi 29 mars 2013

Couronne de printemps

 J'aime décorer ma maison au printemps. Cette année, j'avais envie d'accrocher une couronne sur ma porte. J'en ai trouvé une en branchage que j'ai décoré de petites fleurs en papier ou en tissus, de plumes, d'oiseaux... 



Il ne reste plus au printemps qu'à venir sonner chez moi !

Joyeuses fêtes de Pâques


mercredi 6 mars 2013

A vos mouchoirs



Merci à toutes celles qui participent à cet hommage en mouchoirs au Marquoir !

Non, ce n'est pas la fin de ce blog (ni la fin du monde). "A vos mouchoirs" est le titre de d'un texte écrit spécialement pour le dernier numéro du Marquoir que les abonnées ont du  recevoir. C'est une sorte de point d'orgue aux aventures de la mercière Béatrice et ses amies que je me suis amusée à raconter dans "Les mots brodés".

Et comme dans mon histoire, je vous invite à publier sur votre blog des photos de mouchoirs pour dire symboliquement au revoir au Marquoir. Et comme je suis une grande curieuse, merci de m'indiquer dans un commentaire si vous participez à cet hommage. Je suis certaine que ce sera très beau, un peu comme l'aventure des Fils en poussière !



A vos mouchoirs

La féerie de Noël s’était éteinte, guirlande après guirlande ; la mercerie semblait bien silencieuse en ce mardi matin d’hiver. Je serais bien partie me reposer quelques jours à la montagne, afin d’oublier toiles de lins et écheveaux…
Un important courrier que je n’avais pas eu le courage de traiter samedi dernier attendait sur le comptoir, à côté du fragile coupe-papier offert par le club de point de croix local. Seules les lettres d’amies ou de clientes méritaient son usage, les factures pourraient bien attendre quelques jours de plus. Certaines brodeuses m’envoyaient leurs vœux de nouvel an accompagnés de petits cadeaux faits main. Je me réjouissais comme une enfant en déchirant les enveloppes rembourrées de surprises ravissantes : accroches ciseaux, pochettes en patchwork, carnets… Tous ces petits riens inutiles qu’on échange entre passionnées et qui rendent perplexes les non initiées.
Je m’apprêtais à ranger les revues reçues dans le panier à journaux, quand soudain je le vis : le dernier numéro du Marquoir ! Son joli titre, rouge comme les abécédaires d’antan, était imprimé pour la dernière fois sur cette couverture glacée dont j’aimais tant la douceur. Je ne pensais pas être autant émue en déchirant le film plastique qui protégeait ce bulletin. Allais-je tout oublier et le dévorer debout, derrière mon comptoir ? Ou comme à mon habitude, attendre l’heure du thé pour m’installer à ma petite table bistro en compagnie d’un peu de lecture ? Après tout, je pouvais bien faire une pause dès maintenant.
Pendant que l’eau frissonnait dans la bouilloire, je songeais à tout ce que j’avais appris dans le Marquoir, à toutes les découvertes, rencontres que j’avais faites simplement en tournant ses pages. D’autres magazines avaient cessés de paraître et j’avais survécu. Il y avait des choses plus graves dans la vie que l’arrêt d’une revue, la dissolution d’une association. Il n’empêche, j’avais le cœur serré en parcourant l’éditorial.
Il me semblait deviner en filigrane la disparition de toute une époque. Rien ne dure, tout change, se transforme. Le monde est en perpétuelle métamorphose. Oui mais moi, Béatrice, mercière un peu trop idéaliste, quelle place allais-je garder dans ce monde instable ? Combien de temps allais-je pouvoir encore vivre mon rêve de chiffon ? J’étais triste à l’idée de mettre moi aussi, la clé sous la porte. Bientôt, peut-être. Trop tôt, sans doute.
Alors, pour chasser ma peine, éloigner mes angoisses, je me mis à refaire frénétiquement  ma vitrine. Il était temps de ranger les sapins enneigés. Je choisis d’exposer mon impressionnante collection de mouchoirs en dentelles ou à monogrammes brodés ; ce serait  ma manière de dire symboliquement au revoir au Marquoir, comme lorsque jadis on agitait ces morceaux d’étoffe au moment des grands départs.

Et puis rien de tel que la douceur d’un mouchoir pour essuyer ses larmes et repartir, consolée.