jeudi 31 décembre 2009

Fil en poussière : bientôt la fin !

L'année se termine tout doucement et mon SAL Fil en poussière également. J'espère que les abonnées au journal Le Marquoir ont apprécié l'article consacré à notre aventure. Pour les autres, j'en ferai une copie sur mon blog dans trois mois (lorsque le nouveau numéro du Marquoir sera paru).
J'étais en train de me demander quelle photo festive j'allais bien pouvoir mettre aujourd'hui, quand j'ai fait une drôle de découverte dans mon pot à bonheur : des filaments d'or s'étaient mêlés à mes bouts de fil et une petite créature (mi ange, mi farfadet) me souriait !

Serait-ce la fée des "Fils en poussière" venue nous souhaiter une bonne année ?
Peut-être.

En tout cas, elle s'est confectionné un bien joli nid pour passer la nuit à l'abri des tempêtes du monde.
Que ce même sourire illumine votre visage tout au long de l'année 2010 ! (tant pis ou tant mieux, si vous passez pour un être étrange).
Et n'oubliez pas la prochaine (et dernière étape) du SAL : le 11 janvier (instructions dans l'article précédent).

UN JOYEUX REVEILLON A TOUTES ET A TOUS
MERCI POUR VOTRE FIDELITE

dimanche 27 décembre 2009

Dernière pleine lune de l'année


image du site Harmon'y

J'espère que la lumière de Noël brille encore dans vos coeurs...

Ce mois-ci, je vous fixe un second rendez-vous pour notre SAL "Fil en poussière" car 2009 est une année à 13 lunes et il y aura une nouvelle pleine lune (appelée Lune bleue*) le 31 décembre.
Il parait que la lune bleue facilite les prises de décision, les bilans et les réflexions. Alors c'est parfait quand cela coïncide avec le début d'une nouvelle année.

Rappel des derniers objectifs du SAL

pleine lune du 31 décembre : une photo festive, si possible, étant donné la date de cette pleine lune. Champagne, cotillons seront, je l'espère, au rendez-vous.

bilan du 11 janvier 2010 : nous avons commencé notre collecte à la première pleine lune de 2009, le 11 janvier. Un an après, je vous demanderai de poser vos bouts de fil sur une balance et de me dire le poids que cela fera. Et puis, pour les bavardes, vous pourrez parler de cette expérience particulière. Qu'avez-vous aimé dans cette aventure ? Avez-vous pris conscience de certaines choses en collectant vos bouts de fils ? Avez-vous des idées de recyclage ? Quant à moi, je vous offrirai une courte nouvelle inspirée de cette aventure.


* Wikipédia : Au cours d'une année comportant 13 lunes, une "lune bleue" est la seconde pleine lune du mois qui en compte deux . On dénombre 7 "lunes bleues" tous les 19 ans et, une "double lune bleue" tous les 4,5 siècles, en corrélation avec un mois de février dépourvu de pleine lune.

dimanche 20 décembre 2009

Une crèche en Alsace


Une vieux cliché collé dans un album photo : voici la seule trace que je possède de la crèche de l'église Saint-Nicolas de Haguenau, dans le Bas-Rhin. A l'heure où des cars entiers envahissent ma région natale (à la recherche de quel rêve de Noël ?), pourquoi n'ai-je jamais pensé à vous parler de ces santons qui me tiennent à coeur ?
Durant toute mon enfance, je les ai vu de près. Chaque année, ma mère en habillait un ou deux. Un sculpteur sur bois fabriquait les figurines : une année un couple d'alsacien, une autre année le porcher... Ma mère avait même confectionné des cochons en feutrine, salis avec du cirage !
Dès septembre, cela ressemblait à l'atelier du père Noël chez nous. Il fallait piocher dans les tissus, les rubans. Trouver des accessoires. Confectionner un tout petit kougloff, un plastron à paillettes, des nattes en chanvre.
Depuis, certaines figurines ont été volées et ma maman, qui a soixante quinze ans, ne s'occupe plus de la crèche. Elle dit que cela la rend malade de voir que le chapeau du berger a été placé sur la tête d'un autre personnage. Mais bon, elle a passé le relais !
Je suis fière de ce travail réalisé par ma mère. Elle-même, ne s'est jamais mise en avant. Elle trouvait normal de mettre ses dons au service de sa paroisse. Et ce n'était pas facile tous les jours. Je me souviens que l'année où elle avait habillé un santon qui ressemblait au maire de l'époque, cela avait un peu fait parler dans les chaumières.

Si vous faites un tour du côté de Haguenau, venez voir cette crèche. Maintenant que je vous ai révélé mon secret, vous trouverez bien quelques poussières de lune sur les ailes de l'ange (quand j'étais petite, je trouvais qu'il ressemblait à Dalida !) Pour les explications, c'est ici.
De tout coeur, je vous souhaite un JOYEUX NOEL !

mercredi 2 décembre 2009

Pleine lune de fils


Je suis curieuse de voir vos photos. C'est vrai que même dans un tambour, on dirait une tarte ! Donc mon idée du plat à tarte pour celles qui n'ont pas de tambour, n'était pas si bête que cela.
Joyeuses fêtes à toutes et rendez-vous le 31 pour la photo festive.

En attendant, je vais un peu hiberner et me consacrer aux miens.

mercredi 25 novembre 2009

L'autre Hélène


Pas facile de se prendre pour une petite fille de jadis et de poursuivre le marquoir débuté ici. A croire que finalement, elles n'étaient pas si libres que cela de composer leur broderie.
J'ai placé quelques symboles religieux sur ma toile et elle commence un peu à s'animer. Reste à choisir d'autres motifs pour remplir un peu plus mon ouvrage. Un vrai casse-tête.
Je suis certaine que vous vous demandez où je suis allée chercher le nom de la brodeuse. Dans ma famille ? Dans ma tête ? Ni l'un ni l'autre.
Hélène Paule Manichon a longtemps habité la maison que je possède à Amiens, une amiénoise construite vers 1893 dans le quartier d'Henriville. C'est en faisant des recherches aux archives départementales, que je suis tombée sur elle. Forcément, comme nous avons le même prénom, je me suis attachée à son parcours. Son nom Manichon est un nom assez fréquent dans la région de Reims, d'où elle est originaire.
Née à Reims en 1890, elle habite ma maison en 1918 (peut-être même un peu plus tôt) en compagnie de son père Armand, comptable, de sa mère Georgette née Méreau et de son jeune frère Jean Henri, né en 1910 et encore écolier. Elle est en 1921 employée de commerce chez Cauchon, puis comptable en 1926 et infirmière en 1936 où elle vit seule avec son père. A partir de 1949, elle est assistante sociale. En 1953, elle partage sa maison avec une autre femme, probablement une parente, Palmyre Marthe Méreau. Elle est retraitée en 1959 et Melle Méreau vend la maison en 1965. Hélène ne s'est jamais mariée et semble s'être dévouée aux autres.
Parfois, je trouve étrange d'avoir le même prénom qu'elle. Et encore plus étrange que ma voisine d'à côté se prénomme également Hélène. A croire que c'est l'esprit de Melle Manichon qui nous attire !
Je pense dater son marquoir de 1911, date à laquelle elle devait encore être à Reims. J'aime imaginer le marquoir oublié dans une malle de déménagement puis retrouvé et accroché dans le salon bourgeois de la famille à Amiens.
Un souvenir de jeunesse prenant de l'âge en même temps qu'Hélène Paule Manichon...

jeudi 19 novembre 2009

Salon de coiffure



Certaines femmes adorent aller chez le coiffeur. Moi ? Pas vraiment. Alors, ma chance c'est de trouver parfois sur ma route, un salon pas comme les autres où je n'ai pas l'impression d'être chez le coiffeur.
Et comme je m'y sens bien, cela me fait plaisir d'y laisser ma griffe...

Voici le petit coussin que j'ai offert à mes coiffeuses à l'occasion de leur emménagement dans un nouveau local.

A Strasbourg, je fréquentais L'Ebouriffé, un salon plein de fantaisie au charme suranné. J'avais aussi offert une broderie au propriétaire, lors de mon départ en Picardie. Elle est peut-être encore présente dans le salon !

mercredi 11 novembre 2009

Un air de campagne


J'avais besoin d'une petite broderie à emporter dans mes bagages dernièrement. J'ai puisé le modèle de deux carrés parmi les quatre qui étaient proposés dans le numéro septembre-octobre de la revue "De fil en aiguille". Le thème était le needlework.
J'ai adapté les couleurs au tissu kelsch que je voulais utiliser pour la doublure.
Après pas mal d'heures de patience, est né mon nouvel étui à aiguilles.

J'ai monté chaque broderie et son revers en tissu façon pinkeep (avec du carton et du molleton).

J'ai mis un galon tout autour puis j'ai assemblé les deux parties.


A l'intérieur, à gauche, une pochette pour y ranger ma réserve d'étuis d'aiguilles.
A droite, quelques anneaux de nacre pour y accrocher des chutes de fils qui peuvent encore servir et un morceau de feutrine pour y piquer les aiguilles égarées (fixé par un vieux bouton en nacre).

Un range aiguilles qui ne quitte plus mon panier de brodeuse.

mercredi 4 novembre 2009

Fils en poussière : dernières instructions


En parcourant vos blogs, j'ai constaté que plusieurs d'entre vous se posaient des questions sur les dernières étapes du SAL Fil en poussière. Voici donc les prochains rendez-vous avec la lune :

* pleine lune du 2 décembre : répandre ses fils en poussière au milieu de son tambour préféré (pour former une sorte de grosse lune colorée). Pour celles qui brodent sans tambour, vous pouvez étalez vos fils sur un plat à tarte (par exemple). Le but est de former un disque de fils qui évoquera la lune pleine.

* pleine lune du 31 décembre : une photo festive, si possible, étant donné la date de cette pleine lune.

* bilan du 11 janvier 2010 : rappelez-vous, nous avons commencé notre collecte à la première pleine lune de 2009, le 11 janvier. Un an après, je vous demanderai de poser vos bouts de fil sur une balance et de me dire le poids que cela fera. Et puis, pour les bavardes, vous pourrez parler de cette expérience particulière. Qu'avez-vous aimé dans cette aventure ? Avez-vous pris conscience de certaines choses en collectant vos bouts de fils ? Avez-vous des idées de recyclage ? Quant à moi, je vous offrirai une courte nouvelle inspirée de cette aventure.

Et après ???
Certaines désirent poursuivre en 2010. Moi-même, je pense conserver l'habitude de récolter mes fils. Pourtant, je ne proposerai pas un nouveau SAL Fil en poussière. Celles qui désirent continuer à ramasser leurs fils, pourront toujours de temps en temps nous montrer leurs fils en bocal. A la pleine lune ou n'importe quand...
Ma motivation était de tenter une expérience sur une année et d'induire des changements de comportement. L'expérience terminée, j'espère que vous serez nombreuses à rester des récolteuses de fils en poussière ... ou à le devenir.

Merci pour les fidèles qui ont aimé et continuent à aimer la manière dont j'ai organisé ce SAL. J'ai toujours beaucoup de plaisir à aller visiter vos blogs.

lundi 2 novembre 2009

Mettez vos lunettes !

Ce mois-ci pour examiner nos poussières de fil, des lunettes s'imposent.
Saviez-vous que lunette vient du mot lune ? Ce mot désignait en effet au départ un objet en forme de lune. Même les lunettes de soleil ont un lien avec la lune, alors... Cela fait réfléchir !!!
Moi, je suis hypermétrope, c'est à dire que je vois très loin (trop loin) et que je fatigue ma vue à cause de cela. J'ai donc porté des lunettes très tôt pour reposer mes yeux lorsque je travaille sur ordinateur, lis, et bien sûr, brode. Je suis encore capable de m'en passer mais de moins en moins. Et la presbytie rôde, je le sens...
Je ne crois pas que broder ait détérioré ma vue. Au contraire. J'ai l'impression que dès que j'arrête de compter mes points quelques jours, j'ai plus de mal à voir la trame. Broder semble fortifier mon acuité visuelle. Il faut dire aussi que je suis raisonnable et que je ne brode jamais plus de deux heures à cause de mes mains et poignets qui eux, me font très vite souffrir.
Souvent, ceux qui ne brodent pas ou plus, nous culpabilisent en disant : "tu brodes trop, penses à tes yeux". C'est vrai qu'il faut faire attention mais ce n'est pas parce qu'on ne brode pas, qu'on aura plus de chance de bien voir en vieillissant. Ce serait tellement bien si on pouvait tout prévenir par une attitude exemplaire. Hélas, cela n'est pas comme cela que cela fonctionne la vie...
J'ai décidé que le un fil sur un fil, je n'en ferai plus. Je crois que les myopes excellent dans les petites choses comme cela, pas moi ! Je me trompe, n'arrive pas à redéfaire et au final, je n'aime pas quand on ne voit qu'un point et non une croix sur la toile. J'ai plus de mal aussi à broder sur de la toile de lin bis et préfère maintenant le lin écru.
Je ne brode pas seulement avec mes yeux. Il y a aussi la mémoire du geste qui est importante. Les doigts qui, à force, connaissent la distance exacte entre deux points. Le déplacement de l'aiguille qui finit par être instinctif, surtout quand on brode toujours sur de la 32 count, par exemple.
Et le tambour qui tend bien la toile, la lampe qui éclaire bien la surface à broder sont les alliés précieux de nos lunettes.
D'ailleurs est-ce que vous utilisez un tambour ? Ce sera ma question pour le mois prochain avec une instruction pour celles qui en utilisent un :
faire une photo de votre tambour préféré avec vos fils renversés à l'intérieur. Comme une grosse lune remplie de fils en poussière. Je suis impatiente de voir ça !

samedi 31 octobre 2009

Un air de rien


Sylvie m'avait offert la grille L'R de rien et j'ai eu l'horrible idée de la broder en 1/1 fil sur de la toile Lugana mauve. J'y ai passé presque tout l'été et la voilà enfin dans un petit cadre. Ouf... C'est certainement la dernière fois que je fais une miniature.
Très joli modèle printannier. Oui, je sais que c'est Halloween aujourd'hui, mais moi, je rêve de sous-bois au printemps !
Je vous rassure, j'aime aussi les couleurs et les odeurs de l'automne.
Et cette période où les cimetières se transforment en jardin coloré. Une tradition, qui parait-il, commence à se perdre. Les gens, maintenant, vivent trop loin de leurs ancêtres.


Une pensée pour tous ceux que n'arrivent pas à faire leur deuil et souffrent d'avoir perdu un être cher.

lundi 26 octobre 2009

Les chocolats de la brodeuse

Muriel qui savait que j'allais me faire opérer, m'a offert une jolie boîte pour me donner du courage. J'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'une boîte à fils.

Sur un des côtés, figurent des motifs de point de croix...
Puis sur une autre face, une frise et la date de 1842.
Enfin voici le dessus.
Et le fond !
En fait, il s'agit d'une boîte de chocolats !
Mais pas n'importe lesquels : des Whitman's Sampler. C'est une célèbre marque américaine qui présente ses emballages avec des motifs de samplers. Je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler.
Même le descriptif des chocolats évoque l'univers de la brodeuse :
"The pieces in this Sampler Assortment are arranged according to this diagram".
Je trouve cela tout simplement génial ! C'est encore mieux que les macarons (n'est-ce-pas Sylvie ?).
Et comme il ne fallait pas trop que je mange avant de me faire opérer, Muriel a glissé dans sa boîte à la place des chocolats, une gourmandise de brodeuse.
Un immense écheveau de coton perlé grec de la marque "Au papillon".
Orange et bourré de vitamines. Pour une convalescente, c'est plutôt bien. Merci Muriel pour tes cadeaux qui sont toujours inattendus et précieux.
Et rassurez-vous toutes, je vais bien et me repose.



N'oubliez pas le rendez-vous de la pleine lune, le lundi 2 novembre. Rappelez vous, il s'agira de parler de lunettes cette fois-ci.
Tout est expliqué ici : clic clic

samedi 17 octobre 2009

Premier marquoir de la pleine lune



Il ne faut pas croire, je brode toujours. Simplement, je passe moins de temps à faire des photos car montrer toutes les étapes de la progression d'un ouvrage n'est plus ce que je trouve le plus passionnant. Mon blog a pris de l'âge sans que je m'en aperçoive. J'ai même loupé son anniversaire !
Je ne publie plus avec la même frénésie qu'une débutante et c'est bien normal.
Même si je me fais plus rare, écrire des nouveaux articles me plait toujours autant.

J'ai commencé une nouvelle expérience, curieuse de me prendre un peu pour Violette, le personnage controversé de ma nouvelle "La marque du temps "(qui reste à ce jour ma nouvelle préférée, n'en déplaise aux grincheuses). Pour celles qui n'auraient pas lu l'histoire, Violette est une restauratrice textile qui pour s'amuser créé des faux vieux marquoirs et devient en quelque sorte victime d'un jeu qu'elle croyait innocent.
Fatiguée des créateurs de broderie, des reproductions de marquoirs anciens, j'ai eu envie d'essayer de faire comme elle.
C'est pour moi, je crois, une autre façon de raconter des histoires.


Armée de quelques ouvrages de base de
Valérie Lejeune, j'ai commencé par choisir une frise qui me plaisait.

Puis un alphabet gothique.

Et un autre à "l'anglaise".

Et voilà où j'en suis aujourd'hui !

Je ne me prends ni pour une créatrice, ni pour une faussaire. Je dessine avec mon aiguille le marquoir qui rendra hommage à une jeune fille dont je vous parlerai bientôt.
Et je découvre une nouvelle façon de broder. Composition plus que création (comme le disait Anne-Marie sur son blog) mais qui n'est pas aussi facile que je ne le pensais.
Et j'ai créé une nouvelle rubrique sur mon blog qui nous permettra de retrouver ces marquoirs à l'ancienne plus facilement : les marquoirs de la pleine lune.
Mais au fait, j'en ai déjà inventé d'autres par le passé ! Celui avec le poème à Gasparine (ma broderie la plus émouvante), ceux des arrières-grands mères de ma fille.



samedi 10 octobre 2009

La sélection du coeur...

Voici les images que j'ai glanées sur vos blogs et je vais envoyer aux responsables de la revue Le Marquoir. Ils feront peut-être de leur côté une sélection plus sévère.
Merci de vous être investies, une fois de plus, dans cette aventure.

Ma préférée, comme tous les mois, c'est celle d'Emmanuelle.

Ensuite, et sans ordre de préférence, il y a "l'Offrande à la lune" assez surréaliste de Frani.


La composition très réussie de Maminou.



Puis la colorée de ma fidèle Sylvie.


La raffinée de Mamychatchat.

La champêtre de Balinette.

L'automnale de Charline.

La studieuse de DViolante.

Et parce qu'il faut bien s'arrêter, la photo d'Anne-Marie, sans doute la plus grande productrice de fils en poussière du moment !

C'est vrai qu'il y avait beaucoup d'inscrites au départ et que je n'ai pas l'impression de voir autant de blogs se couvrir de bouts de fils à la pleine lune.
Nous avons toutes des préoccupations diverses et variées et peut-être qu'un grand nombre récoltent anonymement dans leur coin leurs poussières de fils.
Je ne suis pas une organisatrice modèle et je n'aime pas relancer les gens, leur envoyer des messages, c'est peut-être aussi à cause de cela. Ma devise serait plutôt : qui m'aime me suive !
Je regrette de n'avoir pu choisir des photos parmi mes fidèles mais certaines photos étaient trop petites ou pas assez lumineuses... J'espère que personne ne sera peiné de ne pas avoir été choisi.

Le mois prochain, le jeu consistera simplement à me dire si vous êtes une brodeuse à lunettes ou pas ! Lors de mon contrôle chez l'ophtalmo, je me suis dit que ce serait une bonne idée de faire une enquête sur la vue des brodeuses. Mettez-vous des lunettes uniquement pour broder ? Etes-vous myope, hypermétrope, presbyte... ? Avez-vous l'impression que vos yeux ne sont usés à force de broder ? Voilà le style de questions auxquelles vous pouvez répondre si vous voulez.

Pour celles dont la photo a été sélectionnée, indiquez-moi si vous désirez que votre nom soit cité dans le Marquoir et sous quelle forme (le nom de votre blog, votre prénom, votre pseudo...)

dimanche 4 octobre 2009

Fil en poussière : séance photo d'octobre


Régulièrement, j'aime changer de pot pour y stocker ma récolte. Cette fois-ci, un verre de mon arrière-grand-mère qui s'en servait pour garder le sel béni.


J'ai alterné les couleurs comme dans une verrine : une couche de rouge, une couche multicolore, une couche de rouge, une couche multicolore.


Tout ça accompagné de mon croissant de lune fétiche.


Dans une semaine, je publierai sur mon blog, les photos que j'aurais sélectionnées pour le Marquoir. Le temps de lire vos charmants articles.

mardi 29 septembre 2009

Dimanche 4 octobre

Et oui, c'est déjà dimanche la prochaine pleine lune et je n'ai toujours pas donné mes instructions pour ce mois-ci.
Je suis un peu absente en ce moment... Quelques tracas, des projets écriture, des broderies nouvelles et un peu secrètes, d'autres occupations (musique, stretching...) et hop ! je "déblogue" un peu.
Je suis même trop paresseuse pour mettre une photo !

Justement, le 4 octobre, il sera question de photos. J'ai besoin d'illustrer un article sur le SAL Fil en poussière (qui paraîtra dans la prochaine revue du Marquoir) avec de belles images de vos récoltes.
Il ne s'agit pas d'un concours de la plus belle photo mais j'espère que vous serez inventives.
Et surtout, précisez-moi si vous donnez votre accord pour sa publication dans une revue ou si vous êtes contre.
Je ne sais pas encore si je vais procèder à un tirage au sort ou choisir mes préférés !
Ce serait fantastique de pouvoir mettre tout le monde mais cela risque de faire un peu désordre dans Le Marquoir, tous ces bouts de fils :-)

lundi 21 septembre 2009

L'héritage

Les mots brodés
# 4


Le projet d’écrire des nouvelles a germé au hasard de mes promenades sur internet. Une brodeuse (Véro M en l'occurence) déplorait qu’il n’existait pas un équivalent français aux romans populaires américains mettant en scène des quilteuses ou des tricoteuses (Jennifer Chiaverini, Debbie Macomber).
Pour m’amuser, je me suis dit : pourquoi ne pas essayer d‘imaginer des histoires simples de brodeuses ?
Une première nouvelle est née, suivie de quelques autres. Dans chacun de ces récits disparates, on retrouve la mercière Béatrice, le personnage principale du « Fil d’Ariane ».
L’écheveau n’est pas encore tout à fait déroulé : d’autres nouvelles viendront sans doute compléter la série.



Cette nouvelle est dédiée à Laurence S.


Je ne l’avais pas vraiment connu, Jeanne, la sœur de ma mère. Quand j’étais petite, elle venait souvent passer le réveillon de Noël chez nous. Elle était comptable, célibataire et sa vie n’avait rien de palpitant. Du moins en apparence. Elle parlait peu d’elle et les repas de famille étaient surtout animés par nos rires et chamailleries d’enfants. Grisés par la joie d’être réunis autour d’une bonne table, les adultes finissaient par nous ressembler. Leurs soucis personnels étaient mis entre parenthèse.
A dix huit ans, j’étais partie faire mes études à Paris et j’y étais restée. Premier travail, premier amour… tout ce qui fait qu’on s’installe à un endroit plutôt qu’à un autre. Cela devait faire au moins trois ans que je n’avais pas revu tante Jeanne. L’annonce de son décès me sembla d’abord irréelle. Quel âge avait-t-elle déjà ? Le temps avait-il passé si vite ? Il est vrai que l’on peut mourir à tout âge et sans forcément être malade. Jeanne était morte dans son sommeil, d’une probable rupture d’anévrisme. Madame Dumont l’avait trouvé en arrivant le matin. Depuis son opération de la hanche, elle avait une femme de ménage qui venait chaque jour s’occuper de la maison, des courses, de la cuisine. Je regrettais de ne pas lui avoir plus souvent envoyé une petite carte postale lors de mes voyages. Regrets faciles et inutiles.
Ma mère semblait désemparée par ce décès brutal. Jeanne était l’aînée, celle qui donnait toujours des conseils raisonnables, ne perdait jamais son sang froid alors que ma mère était une angoissée qui se noyait dans une goutte d’eau. Qu’allait-elle faire de l’héritage laissé par sa sœur et surtout de toutes ses affaires personnelles ? Vendre la maison et les meubles serait facile mais il fallait trier ou jeter le reste, pénétrer dans l’intimité d’une femme et peut-être dans ses secrets. Elle n’avait pas le courage de le faire toute seule mais ne voulait pas d’une aide masculine. Il est vrai que je ne voyais guère mon père ou mes frères se charger d’une telle tâche !
J’avais décidé de prendre une semaine de congé pour aider ma mère. Je voulais qu’elle sache que malgré la distance, elle pouvait compter sur sa fille. Dans le TGV qui me menait à toute vitesse à la rencontre d’une vie disparue, je me sentais comme une archéologue en route vers un nouveau chantier de fouille. Je regrettais d’avoir mis ma broderie au fond de ma valise car trop de pensées perturbaient ma lecture. Quelques petits points sur la toile auraient certainement calmés mon agitation.

Assise dans le fauteuil Régence qui avait toujours été mon préféré pour broder, je terminais un abécédaire après une journée de rangement dans la maison de ma tante. En trois jours, nous avions déjà vidé la cuisine, la salle de bains et fait du tri dans les vêtements et le linge. Jeanne conservait de très beaux draps brodés à ses initiales. Trousseau qui n’avait pas beaucoup servi et qu’elle avait peut-être brodé elle-même… J’ignorais si ma tante Jeanne savait tirer l’aiguille. Demain, j’explorerais ses tiroirs, à la recherche d’écheveaux, de ciseaux dorés. Il devait bien y avoir au moins quelques vieilles bobines de fils en bois patiné. Voilà qui me motiverait davantage que la vaisselle ébréchée ou les tubes d’aspirine périmées.

J’en étais sûre ! Dans une commode acajou parfumée à la cire d’abeille et à l’essence de lavande, des articles de mercerie m’attendaient. Le tiroir du bas renfermait un fouillis de rubans, dentelles et passementeries. Celui du haut, des revues très anciennes de broderie, et même quelques livrets Sajou et Alexandre inestimables qu’elle tenait peut-être de ma grand-mère. Un vieux marquoir rouge anonyme daté de 1921, coincé entre deux magasines, avait sans doute été brodé par elle. Ma mère, indifférente aux travaux d’aiguille, accordait peu d’importance à ces reliques et ne se souvenait pas vraiment. Nappes envahies de fleurs colorées, serviettes animées de papillons, complétaient la collection. Un monogramme J.V. au graphisme géométrique signait chacune de ces pièces. Ma tante avait-elle continué à s’adonner à la broderie ? Rien dans son intérieur, n’attestait une passion quelconque. Le décor était impersonnel, les coussins usés et tristes, sans fantaisie. Peu de livres ou de cadres, à part ceux que nous lui avions offerts. Et pourtant, le tiroir du milieu prouvait que ma tante brodait toujours. Des fils DMC bien rangés sur leur archet, quelques toiles de lin, et un nombre important de petits kits attendaient leur heure. Un ouvrage presque terminé reposait dans un panier en osier, en compagnie d’une très jolie pochette à ciseaux et à fils. Il me semblait reconnaître un petit Tournicoton. Mais pour qui brodait-elle ces grilles à la mode ? Des créateurs comme La Sylphide Toquée ou Tralala cadraient si peu avec l’image que je me faisais de ma tante.

- Elle devait sans doute offrir des broderies comme cadeau de naissance, d’où le côté enfantin des modèles, suggéra ma mère.
- Oui, tu as peut-être raison. Il y a aussi une grille de mariage. Elle avait peut-être d’anciens collègues dont les enfants étaient en âge de se marier.
- A moins qu’elle ne l’ait acheté en prévision de ton mariage !
C’était la taquinerie préférée de ma mère qui mine de rien, aurait bien vu sa fille de blanc vêtue. Ma tante avait peut-être le même désir secret.
- Trêve de plaisanterie, répondis-je. Penses-tu qu’elle connaissait autant de gens ayant des bébés ? Elle semblait tellement solitaire.

J’étais à cours de DMC 498 pour terminer mon abécédaire et décidais de me rendre dans l’unique mercerie de la ville. J’étais curieuse de rencontrer la femme qui tenait cette boutique depuis un an, une parisienne qui avait quitté son premier métier pour venir s’installer dans ce quartier ancien réputé pour ses antiquaires. Cela marchait plutôt bien à voir le monde qu’il y avait dans la boutique, un jour de semaine. Il y avait peut-être quelqu’un qui se souviendrait de ma tante… Je ne savais pas vraiment comment aborder ces dames inconnues et décidais de payer d’abord mes achats.

- Avez-vous la carte de fidélité du magasin ? me demanda la mercière d’une voix aussi douce que les fils de soie posés sur le comptoir.
- Non, répondis-je, je suis seulement de passage dans la région. Mais je pense que vous deviez connaître ma tante, madame Virbeau…
- Vous êtes la nièce de Jeanne Virbeau ? Nous la regrettons toutes beaucoup ici. Elle était si gentille et talentueuse ! Regardez la régularité des points et l’arrière si soigné de cette broderie !

J’avais un peu du mal à saisir pourquoi une bannière brodée par ma tante décorait la boutique.
Une cliente me désigna un Passé composé, puis un Brightneedle, également réalisés par ma tante. Combien y avait-il de modèles brodés par Jeanne accrochés au murs de la mercerie ?
J’étais un peu honteuse de si peu connaître ma parente devant toutes ces dames admiratives. J’habitais Paris, soit, mais cela n’excusait pas tout.
Au fil des louanges, je commençais pourtant à comprendre. Béatrice, la mercière, aimait montrer à sa clientèle les modèles brodés. Presque toutes les grilles qu’elle vendait étaient exposées dans sa boutique. Les nouveautés et les thèmes de saison étaient accrochés aux murs, les autres échantillons classés dans de grands classeurs. Comme elle ne pouvait elle-même réaliser tous les modèles de son magasin, elle demandait à certaines de ses clientes de les lui broder. Elle leur offrait la grille, fournissait la toile et les fils, avec toujours un petit supplément.

- Votre tante refusait toujours les petits cadeaux. Et elle me ramenait la grille, une fois l’ouvrage terminé. C’est à peine si elle osait garder les restes d’écheveaux.

- C’est incroyable, m’étonnai-je, jamais je n’aurais imaginé ma tante brodant pour une mercerie…
- Oui, c’est assez surprenant, reconnut la mercière. Un jour, j’avais épinglé une petite affichette indiquant que je recherchais des brodeuses bénévoles pour le magasin et elle s’était spontanément proposée de m’aider. J’en avais été très surprise car elle n’achetait jamais que du fil à coudre dans ma boutique, sans regarder autre chose sur les présentoirs.
- Peut-être attendait-elle une sorte d’autorisation pour se remettre à la broderie, suggérais-je.
- Oui, mais sans pour autant devenir une vraie fanatique, me confia Béatrice.

Comme je ne comprenais pas vraiment ce qu’elle voulait dire, elle m’expliqua qu’une fois son ouvrage terminé, Jeanne s’en désintéressait complètement. Elle pouvait broder n’importe quel modèle, n’avait aucune préférence. Elle était douée, mais semblait sans passion. J’étais triste à l’évocation d’une tante alignant les petits points comme des chiffres sur un bilan comptable. J’aurais préféré une parente moins soigneuse, faisant des nœuds à l’arrière de ses ouvrages, formant mal ses croix, mais heureuse de transmettre un héritage. Pourquoi une telle indifférence apparente alors que ses tiroirs cachaient tant de trésors de mercerie précieusement conservés ? Sans doute n’avait-elle pas appris à exprimer au grand jour ses sentiments ou ses goûts.

- En tout cas, j’ignorais que Jeanne avait une nièce brodeuse, conclut Béatrice. Cela me ferait plaisir de vous offrir un de ses cadres.

J’avais une boule dans la gorge et ne pus en choisir aucun. Je ne voulais pas d’un cadeau que tante Jeanne n’avait jamais osé me faire de son vivant. La mercière Béatrice comprit ma réaction et me proposa alors le kit que j’avais longtemps regardé dans sa boutique. Un jour, c’est certain, je l’offrirais à l’homme que j’aime. Ou alors à ma fille. Il était temps, peut-être, d’avoir un enfant…

(c) Hélène croix de lune, 2009
ne pas reproduire sans mon autorisation


mercredi 16 septembre 2009

Abc à l'alsacienne


Fils Soies de Marie sur lin

Voici l'abécédaire que j'ai imaginé pour la troisième arrière grand-mère de ma fille. Pour le réaliser, je me suis plongée dans l'histoire de ma région natale.

Maria-Louise, ma grand-mère paternelle, est née en 1901, en pleine annexion allemande (d'où la présence du prénom Maria. Par la suite, elle ne conservera que celui de Louise). En ce temps-là, un modèle unique de marquoir semblait être diffusé dans les écoles comme l'attestent les échantillons conservés au musée alsacien de Strasbourg. En 1906, une publication destinée à l'enseignement des travaux manuels, éditée pendant l'annexion de l'Alsace à l'empire allemand, présente ce modèle imposé et qui perdure bien après 1918.

Comme on peut le voir, les caractères utilisés ne sont pas ceux de l'écriture gothique, mais de la cursive dite "anglaise". L'absence de la lettre J (assimilée au I en allemand) et la présence du W (peu usitée en France), permettent d'affirmer que les brodeuses pratiquaient l'allemand plutôt que le français. La série de chiffres de 1 à 0 est présente dans l'une ou l'autre police (latine ou anglaise), voire les deux sur les pièces les plus anciennes.

L'abécédaire débute par sept rangées de motifs brodés au point de croix, prenant la forme d'un exercice progressif :
  1. demi-point de croix vers la droite
  2. demi-point de croix vers la gauche
  3. points de croix alignés
  4. points de croix en quinconce
  5. points de croix agencés en motif de chaînette
  6. points de croix agencés en motif de feuille
  7. points de croix agencés en motif de vagues ou "chiens courants"

La brodeuse est identifiées par ses initiales, rarement par ses noms et prénoms. Personnellement, j'ai préféré mettre son nom en entier (car ces abécédaires constituent une sorte d'arbre généalogique féminin léguée à ma fille).
L'année de confection est presque toujours indiquée. Pour les trois abécédaires déjà réalisés, j'ai décidé d'indiquer toujours l'année de leur 9 ans, d'où la présence de l'année 1910.


Sommaire et standardisé, le décor se compose de trois volutes doubles situées au bas de la toile.

Les bords sont le plus souvent terminés par un point de chausson en rouge. Comme je suis incapable de comprendre ce point, j'ai fait un simple ourlet (déjà bien assez difficile pour moi !).

Voilà. Mon abécédaire est terminé et ressemble comme deux gouttes d'eau à celui de Joséphine, publiée dans le catalogue de l'exposition de 2004. Mission clonage parfaitement accomplie !




Source de l'article : catalogue de l'exposition Broder sans compter. L'art de la broderie en Alsace du 16e siècle au 20e siècle (2004).