samedi 30 janvier 2010

1 +2 + 3 = l'infini lunaire

En additionnant les chiffres de quarante deux participantes au SAL Fil en poussière, j'arrive à plus d'un kilo de poussière récolté en 2009.

1148, 20 grammes
pour être exacte.


Sans les 300 g de Linou, on serait en dessous du kilo. Peu importe !
La moyenne est d'environ 27 g par brodeuse mais il y a de grandes disparités : 12 sont en dessous de 10 g, 22 entre 10 et 27 g, 8 au dessus de la moyenne. Je ne suis pas la seule à avoir un résultat presque nul.
Deux brodeuses se sont amusées à calculer l'équivalent en nombre d'écheveaux DMC : Amélie et Mireille.
A titre indicatif, si je divise le chiffre total par le poids présumé d'un écheveau DMC, j'obtiens :


1148, 20 : 1,89 =607, 51 écheveaux perdus

607, 51 X 8 = 4860 mètres de fil perdus.

Un gaspillage inévitable qui sera très vite recyclé en nid douillet pour les oiseaux, en rembourrage de coussin.
Certains fils resteront dans leur bocal mêlés à d'autres prochaines récoltes. Simple objet décoratif insolite et changeant.



Voici un des nids de ma collection... Je vous montrerai d'autres exemplaires d'ici le printemps. Pour l'instant, je n'en ai jamais trouvé avec des fils mêlés à la végétation.

J'ai adoré visiter vos blogs saturés de fils hauts en couleur.
J'ai admiré comme toujours la belle photo d'
Emmanuelle.
J'ai été impressionnée par votre sérieux, particulièrement celui de
Flonounette qui n'a pas hésité à utiliser une balance du CNRS pou faire sa pesée.
J'ai été touchée par tous vos articles souvent chargés d'émotion, comme celui de
Maryse qui écrit si justement à propos de ses fils :

" Ils me rappellent tous les ouvrages, petits ou grands, les cadeaux, etc. et les périodes, avec leurs souvenirs (bons et mauvais) où je les ai brodés. C'est en fait un petit journal secret et coloré et que je suis la seule à pourvoir lire ".


J'ai aimé lire la rétrospective impressionnante de Maminou.


Fil en poussière se poursuit ailleurs, sans moi.
Elle avait participé à mon SAL. Elle poursuit en 2010 sous le nom "les fils au fil des saisons". La publication est prévue pour chaque 21. Les paresseuses pourront ne poster qu'au changement des saisons (21-3/21-6/21-9/21-12). Astucieux !

Fil en poussière - Saison II version tricot
En 2009, elle avait déjà proposé ce KAL destiné aux tricoteuses. Les récoltes étaient et seront encore exhibées à chaque nouvelle lune.

Poussière de fils.
Récolte exposée en début de mois...


...Et il y en a peut-être d'autres dont j'ignore l'existence !

A la pleine lune prochaine...




lundi 11 janvier 2010

Un gramme de fils en poussière


Un petit gramme qui correspond à la quantité de chutes de fils que j'ai récolté en brodant ces ouvrages durant l'année 2009. J'ai un peu triché car la balance oscillait entre le zéro et le un. C'est fou ce que c'est léger, les poussières de fil.

Même si j'ai brodé de manière raisonnable en 2009, je m'attendais quand même à plus de déchets. Et vous ?

Une nouvelle habitude est née : j'adore remplir mon "pot à bonheur". J'espère rester toute ma vie une glaneuse de fils. Je sais que d'autres comme moi vont continuer ou commencer à conserver leurs bouts de fil et cela me rend heureuse.
De temps en temps, j'irai vider mon récipient à l'endroit où les oiseaux viennent picorer des graines en hiver. Et j'espère voir quelques mésanges ou moineaux repartir avec des bouts de fils dans leur bec. Ce sera ma plus grande joie.

Je dédie l'histoire qui suit, à toutes les participantes de ce SAL et à toutes les brodeuses qui recyclent ou recycleront leurs bouts de fil.
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Dans le jardin des fils en poussière

La campagne avait bien changé. Le bitume engluait peu à peu l’horizon. Des cours pavées remplaçaient les derniers jardins potagers. Nous, les oiseaux, peinions de plus en plus pour trouver de quoi nourrir nos nichées au printemps.
Le soir commençait à tomber et j’étais partie bien loin à la recherche de quelques larves pour calmer les piaillements de mes trois oisillons. Les dernières becquées devaient être copieuses pour les rassasier jusqu’au lendemain matin. Je m’étais aventurée de l’autre côté de l’école, puis j’avais volé jusqu’à l’église. Etait-ce la fatigue, le découragement ? A mon retour, je m’étais trompée de nid ! Les braillards qui l’occupaient n’étaient pas des petites mésanges bleues mais de vulgaires moineaux. Leur mère arriva à tire d’aile, le bec chargé comme un garde-manger. Elle m’aida à retrouver mon chemin. Ensemble, nous traversâmes le jardin du presbytère où elle me montra des carrés de terre fraîchement retournés qui faisaient son bonheur. Elle se nourrissait là depuis des années. L’hiver, l’habitant solitaire de la maison proposait des graines et accrochait des boules de graisse aux branches des pommiers. Et il y avait même une petite fontaine à eau pour se rafraîchir ou s’abreuver. Je n’en revenais pas. Les hommes n’étaient donc pas tous mauvais ?
- Et tu n’as pas tout vu ! Reviens demain, si tu veux. J’ai quelque chose d’encore plus fabuleux à te montrer.
Occupée par mes oisillons qui apprenaient à voler, je ne revins du côté de l’église qu’une semaine plus tard. Le nid de la famille moineau était vide. Comme il était moelleux et délicatement coloré ! Où avait-elle trouvé une matière aussi douce pour le tapisser ? Je m’y réchauffais avec bonheur quand mon amie se posa délicatement à mes côtés. Elle avait le bec rempli de brindilles de couleur qui lui faisaient comme des moustaches.
- Tu as bien fait de revenir, chère mésange aux plumes d’azur, dit-elle en posant sa livraison à mes pieds. Voici ce que je voulais te montrer.
- Sur quel arbre ramasses-tu une matière si délicate ? C’est bien plus chaud et confortable que la mousse des jardins.
- J’ignore ce que c’est. Ce sont les jeunes filles, là-bas, qui les sèment au vent. Elles s’assoient parfois au soleil avec un morceau de toile sur leurs genoux et le piquent avec un grand bout de fil. Quand il devient trop petit, elles le coupent et en prennent un autre. Je n’ai pas encore compris à quoi cela sert mais je sais qu’elles guettent mon arrivée et sont émerveillées quand je repars avec ce qu’elles appellent du DMC.
- Du quoi ? C’est bizarre ce nom qui ne veut rien dire. Tu es sûre que ce n’est pas dangereux ? Les engrais chimiques portent parfois des noms codés comme celui-ci et ces couleurs chatoyantes cachent peut-être la présence de poisons…
- Ne t’inquiète pas ! J’ai bien observé. Elles n’utilisent pas de gants lorsqu’elles s’en servent et certaines les coupent avec leurs dents, ou mâchouillent leur extrémité. Tu vois, ma récolte d’aujourd’hui est encore plus douce que d’habitude. L’une des filles a parlé de fils « Au ver à soie ».
- Si les vers s’en mêlent, alors, c’est naturel.

Rassurée par les indications de mon amie moineau, je décidai de m’installer de ce côté-ci de l’église. Cachée parmi les frondaisons, je pris l’habitude de chanter pour remercier ces jeunes filles occupées à créer de jolies choses. Quelques notes de musique fragiles dans un monde en sursis…
(c) Hélène Croix de lune, 2009
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Et après ?
Certaines auraient aimé que cela continue en 2010. Souvent les SAL qui perdurent finissent pas s'essouffler. Alors, si vous voulez, vous pouvez tout à fait librement récolter vos poussières de fils et les montrer de temps en temps sur votre blog. Vous n'avez plus besoin de moi désormais !
D'ici la prochaine pleine lune, j'essaierai d'additionner les chiffres de chacune. J'espère qu'on arrivera quand même à une livre ou à un kilo !!!
Et si certaines ont le plaisir de découvrir des nids colorés, qu'elles n'hésitent pas à nous les montrer.
C'est avec une certaine émotion que je vous dis merci d'avoir joué le jeu avec enthousiasme, imagination et assiduité.
A très bientôt (surveillez la lune et revenez vite me voir...)

dimanche 3 janvier 2010

2010 : année quaker

Après une assez mauvaise expérience, je ne pensais pas reprendre le chemin de l'école quaker Ackworth de si tôt. Et pourtant, j'ai été conquise l'an dernier par le marquoir de Mary Wigham (que j'ai découvert grâce à Nadine) et je suis depuis quelques mois une inconditionnelle du site Needleprint France.


Dès le 1er janvier, j'ai posé quelques points sur l'immense toile Gander achetée pour ce projet qui m'occupera sans doute toute l'année.
De plus en plus, j'aime retrouver le même ouvrage le soir et les grands formats me rassurent. Ces dernières années, il m'était arrivé de multiplier les petites broderies pour avoir quelque chose à montrer sur mon blog et d'en oublier presque le plaisir de broder. Je pense que c'est un des pièges quand on tient un blog.
Je n'ai soudain plus envie de bricoler autant. Pinkeeps, étuis à aiguilles, coussinets me prenaient beaucoup trop de temps, finalement.
Quant à mes projets de marquoirs à l'ancienne, ils sont un peu en jachère. Je me suis rendu compte que cela ne me convenait pas vraiment de composer moi-même un abécédaire. Sans doute parce que broder est pour moi un moment de détente où je vide ma tête en alignant des points, presque mécaniquement. Reproduire des grilles existantes sans me poser des questions, est sans doute ce que je recherche en tirant l'aiguille, moi qui suis plutôt du genre à trop cogiter dans la vie !

Le problème, c'est que je risque d'être très ennuyeuse sur mon blog (si ce n'est déjà le cas) et que vous risquez de faire une indigestion de quaker.
Alors, j'ai décidé de venir moins souvent ici. Beaucoup d'entre vous ont pris l'habitude de penser à moi à la pleine lune. Et bien je continuerai à publier mes articles à la pleine lune. Une fois par mois, je vous offrirai ces petits riens que j'affectionne.
Il sera peut-être parfois moins question de broderie. Inutile de vous montrer à chaque fois l'avancée de mon ouvrage.

Il y aura sans doute encore des histoires imaginaires de brodeuses qui viendront compléter les Mots brodés...Tout dépendra de mon inspiration.

Et dès le 11 janvier, il y aura la fin du SAL "Fil en poussière" avec la pesée des fils, les réflexions nées de cette expérience et une petite histoire en récompense.
L'aventure continue, différente mais toujours intense.

Merci pour votre fidélité.