lundi 18 mai 2020

O Marie

 
Il est assez rare de trouver sur des marquoirs, des représentations de la Vierge. J'ai été heureuse de dénicher chez Reflets de soie, une transcription d'un ouvrage religieux tout en finesse, non daté, et portant uniquement le magnifique monogramme de la brodeuse, M. V. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un marquoir mais vraisemblablement d'un ouvrage de piété domestique.

 
Il date sans doute de la 2e moitié du 19e siècle, période caractérisée par l'intégration des modèles de tapisserie dans les ouvrages de point de croix.

Dans un livre de Catherine Pouchelon, j'ai trouvé un  composition datée de 1882, intégrant cette même Vierge, réalisée en laine sur canevas, à partir donc d'un modèle commun. Je ne désespère pas de le découvrir un jour !

 
La figure centrale de ma nouvelle broderie évoque l'image de la Vierge de la Médaille miraculeuse, apparue à Catherine Labouré en 1830 et devenue populaire durant l'épidémie de choléra de 1832. 

La Vierge Marie, en pied, se présente les bras légèrement détachés du corps, les mains ouvertes, étendues vers la terre, en geste d'ouverture et de don. Les rayons lumineux irradiant de ses mains (qui figurent sur la médaille pour symboliser les grâces obtenues par l'intercession de Marie) ne sont pas brodés : difficiles à rendre au point de croix, ils ne devaient pas être imprimés sur la grille-modèle.

Figure de l'Immaculée Conception, la Vierge repose sur un demi-globe et écrase le serpent sous ses pieds, comme la Vierge qui apparait à Bernadette Soubirous en 1858 mais qui porte, elle, une large ceinture bleue. 

La prière Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous est celle qui orne le bord de la médaille miraculeuse, sur l'avers. Elle se déroule ici dans deux phylactères.



 
Difficile de savoir si la broderie s'inspire également du revers de la médaille.
Les cœurs sacrés de Jésus et de Marie (motifs religieux pourtant souvent brodés), n'ont pas été retenus, de même que la lettre M surmontée d'une croix. Ils sont remplacés dans les coins supérieurs de la toile, par un IHS et le monogramme marial AM. Comme sur la médaille en revanche, des étoiles accompagnent ces symboles mais elles sont au nombre de 10 au lieu de 12 (deux ont peut-être été oubliées ou se sont peut-être défaites ?).
 

Fiche technique
Transcription d'une broderie ancienne
Reflets de Soie, (c) 2015 
271 sur 214 points
  •  Toile de lin Dublin blanc (10 fils au cm)
Comme mes yeux ne sont plus capables de broder en 1/2 fils sur de la 16 fils recommandée par la créatrice, ne voulant tout de même pas avoir des points trop grossiers, j'ai choisi de réaliser mon ouvrage en 1/1 fil sur un lin qui rappelle l'aspect lâche de la toile originale, proche du canevas.
  •  Soies d'Alger préconisées sur la fiche.

2 commentaires:

Marie a dit…

Une petite merveille ,et les couleurs de fils sublime.

Meriem a dit…

très bel article. Et bien belle broderie