Elle a fini par prendre sa retraite ma vieille harpe japonaise, complice de tant d'heures de musique. Elle attend dans un coin de ma chambre, sa housse brodée qui la protègera des poussières du temps.
A l'étage en dessous, résonne un instrument d'une autre époque, entièrement en fibre de carbone et électrifié, léger comme une plume.
Je l'ai appelé Réglisse car cela aurait bien fait rire mon ancien professeur, Régis Chenut. Petit jeu de sonorité sur son prénom ! J'y ai pensé en parcourant le recueil Autre chose de François Pernel où un morceau est intitulé ainsi. Je me suis dit : "Joli nom pour une harpe noire !".
Noire, comme les pianos de Barbara qui mangeait de cette friandise.
Et puis Ré, comme la note de musique et glisse, comme les glissandos sur les cordes !
Je ne pouvais trouver mieux comme nom de baptême.