 |
Raymond, vers 20 ans |
Raymond Verdun, né le 10 septembre 1922 à Lalaye-Bas-Rhin. Incorporé
de force dans l'armée allemande, le 8 octobre 1942, à l'âge de 20 ans.
Porté disparu par son unité le 14 septembre 1944 près de Nowogrod, dans
la région de Radom/Pologne (sans doute Novgorod, près de Leningrad).
Déclaré mort par jugement du tribunal de Colmar, le 10 juillet 1956.
En
1945, un medium retrace ses dernières heures : "affecté dans une
ambulance comme conducteur, a été au début très heureux mais au moment
du recul des armées allemandes, son travail doubla pour le transport des
blessés. En service, blessé lui-même, mais fort légèrement, cependant
par attaque aérienne. Se replie, réussit à ramener son équipage chargé.
Reçoit une décoration pour son acte de bravoure et repart comme
brancardier chef. A la première attaque, est blessé grièvement par
balle. Laissé sur le terrain, de là je ne puis suivre sa trace".
Le
fameux D-Day, 6 juin 1944, il écrit à sa mère Marceline dont le 2e fils
plus âgé vient aussi de partir soldat : " je vais encore essayer de
faire une demande de permission, j'en ai déjà parlé à un chef et il m'a
dit qu'il ferat son possible afin de m'aider. Enfin si tout va bien, je
pourrais arriver d'ici quelques semaines. Enfin chère maman, ne te fais
pas de bille, prends le temps comme il vient, car je crois que la guerre
sera bientôt finit, et alors nous reviendrons tous à la maison pour
toujours ?".
En 2011, j'ai fait don aux archives départementales du Bas-Rhin de ces archives familiales, sous les cotes 100 J 434-435. Pour préserver cette mémoire au-delà de ma propre vie.
 |
Lettres de sa fiancée |
Hier, en regardant la commémoration du D-Day, j'étais triste, révoltée de me dire que le jeune frère de ma grand'mère était mort quelques mois après le débarquement, dans une armée qu'il n'avait pas choisie pour un pays qui n'était pas le sien. Il était alsacien mais ne parlait pas le dialecte et n'y comprenait rien à l'allemand.
La preuve : les services de propagande allemande avaient été obligés de fournir aux habitants du Val de Villé, un ouvrage pour leur apprendre à parler allemand. Je l'ai également confié aux archives départementales. Un outil pédagogique incroyable ! Après la guerre, il servait à caler un établi dans le garage de ma grand'mère, sans cela, je crois qu'il aurait été détruit !
 |
Cliquer pour agrandir |
 |
Cliquer pour grandir |
 |
Un système ingénieux avec calque |
 |
Portrait qui ressemble à celui d'Hitler ? |
 |
Bonjour se dit quand même Heil Hitler ! |