mercredi 25 novembre 2009

L'autre Hélène


Pas facile de se prendre pour une petite fille de jadis et de poursuivre le marquoir débuté ici. A croire que finalement, elles n'étaient pas si libres que cela de composer leur broderie.
J'ai placé quelques symboles religieux sur ma toile et elle commence un peu à s'animer. Reste à choisir d'autres motifs pour remplir un peu plus mon ouvrage. Un vrai casse-tête.
Je suis certaine que vous vous demandez où je suis allée chercher le nom de la brodeuse. Dans ma famille ? Dans ma tête ? Ni l'un ni l'autre.
Hélène Paule Manichon a longtemps habité la maison que je possède à Amiens, une amiénoise construite vers 1893 dans le quartier d'Henriville. C'est en faisant des recherches aux archives départementales, que je suis tombée sur elle. Forcément, comme nous avons le même prénom, je me suis attachée à son parcours. Son nom Manichon est un nom assez fréquent dans la région de Reims, d'où elle est originaire.
Née à Reims en 1890, elle habite ma maison en 1918 (peut-être même un peu plus tôt) en compagnie de son père Armand, comptable, de sa mère Georgette née Méreau et de son jeune frère Jean Henri, né en 1910 et encore écolier. Elle est en 1921 employée de commerce chez Cauchon, puis comptable en 1926 et infirmière en 1936 où elle vit seule avec son père. A partir de 1949, elle est assistante sociale. En 1953, elle partage sa maison avec une autre femme, probablement une parente, Palmyre Marthe Méreau. Elle est retraitée en 1959 et Melle Méreau vend la maison en 1965. Hélène ne s'est jamais mariée et semble s'être dévouée aux autres.
Parfois, je trouve étrange d'avoir le même prénom qu'elle. Et encore plus étrange que ma voisine d'à côté se prénomme également Hélène. A croire que c'est l'esprit de Melle Manichon qui nous attire !
Je pense dater son marquoir de 1911, date à laquelle elle devait encore être à Reims. J'aime imaginer le marquoir oublié dans une malle de déménagement puis retrouvé et accroché dans le salon bourgeois de la famille à Amiens.
Un souvenir de jeunesse prenant de l'âge en même temps qu'Hélène Paule Manichon...

jeudi 19 novembre 2009

Salon de coiffure



Certaines femmes adorent aller chez le coiffeur. Moi ? Pas vraiment. Alors, ma chance c'est de trouver parfois sur ma route, un salon pas comme les autres où je n'ai pas l'impression d'être chez le coiffeur.
Et comme je m'y sens bien, cela me fait plaisir d'y laisser ma griffe...

Voici le petit coussin que j'ai offert à mes coiffeuses à l'occasion de leur emménagement dans un nouveau local.

A Strasbourg, je fréquentais L'Ebouriffé, un salon plein de fantaisie au charme suranné. J'avais aussi offert une broderie au propriétaire, lors de mon départ en Picardie. Elle est peut-être encore présente dans le salon !

mercredi 11 novembre 2009

Un air de campagne


J'avais besoin d'une petite broderie à emporter dans mes bagages dernièrement. J'ai puisé le modèle de deux carrés parmi les quatre qui étaient proposés dans le numéro septembre-octobre de la revue "De fil en aiguille". Le thème était le needlework.
J'ai adapté les couleurs au tissu kelsch que je voulais utiliser pour la doublure.
Après pas mal d'heures de patience, est né mon nouvel étui à aiguilles.

J'ai monté chaque broderie et son revers en tissu façon pinkeep (avec du carton et du molleton).

J'ai mis un galon tout autour puis j'ai assemblé les deux parties.


A l'intérieur, à gauche, une pochette pour y ranger ma réserve d'étuis d'aiguilles.
A droite, quelques anneaux de nacre pour y accrocher des chutes de fils qui peuvent encore servir et un morceau de feutrine pour y piquer les aiguilles égarées (fixé par un vieux bouton en nacre).

Un range aiguilles qui ne quitte plus mon panier de brodeuse.

mercredi 4 novembre 2009

Fils en poussière : dernières instructions


En parcourant vos blogs, j'ai constaté que plusieurs d'entre vous se posaient des questions sur les dernières étapes du SAL Fil en poussière. Voici donc les prochains rendez-vous avec la lune :

* pleine lune du 2 décembre : répandre ses fils en poussière au milieu de son tambour préféré (pour former une sorte de grosse lune colorée). Pour celles qui brodent sans tambour, vous pouvez étalez vos fils sur un plat à tarte (par exemple). Le but est de former un disque de fils qui évoquera la lune pleine.

* pleine lune du 31 décembre : une photo festive, si possible, étant donné la date de cette pleine lune.

* bilan du 11 janvier 2010 : rappelez-vous, nous avons commencé notre collecte à la première pleine lune de 2009, le 11 janvier. Un an après, je vous demanderai de poser vos bouts de fil sur une balance et de me dire le poids que cela fera. Et puis, pour les bavardes, vous pourrez parler de cette expérience particulière. Qu'avez-vous aimé dans cette aventure ? Avez-vous pris conscience de certaines choses en collectant vos bouts de fils ? Avez-vous des idées de recyclage ? Quant à moi, je vous offrirai une courte nouvelle inspirée de cette aventure.

Et après ???
Certaines désirent poursuivre en 2010. Moi-même, je pense conserver l'habitude de récolter mes fils. Pourtant, je ne proposerai pas un nouveau SAL Fil en poussière. Celles qui désirent continuer à ramasser leurs fils, pourront toujours de temps en temps nous montrer leurs fils en bocal. A la pleine lune ou n'importe quand...
Ma motivation était de tenter une expérience sur une année et d'induire des changements de comportement. L'expérience terminée, j'espère que vous serez nombreuses à rester des récolteuses de fils en poussière ... ou à le devenir.

Merci pour les fidèles qui ont aimé et continuent à aimer la manière dont j'ai organisé ce SAL. J'ai toujours beaucoup de plaisir à aller visiter vos blogs.

lundi 2 novembre 2009

Mettez vos lunettes !

Ce mois-ci pour examiner nos poussières de fil, des lunettes s'imposent.
Saviez-vous que lunette vient du mot lune ? Ce mot désignait en effet au départ un objet en forme de lune. Même les lunettes de soleil ont un lien avec la lune, alors... Cela fait réfléchir !!!
Moi, je suis hypermétrope, c'est à dire que je vois très loin (trop loin) et que je fatigue ma vue à cause de cela. J'ai donc porté des lunettes très tôt pour reposer mes yeux lorsque je travaille sur ordinateur, lis, et bien sûr, brode. Je suis encore capable de m'en passer mais de moins en moins. Et la presbytie rôde, je le sens...
Je ne crois pas que broder ait détérioré ma vue. Au contraire. J'ai l'impression que dès que j'arrête de compter mes points quelques jours, j'ai plus de mal à voir la trame. Broder semble fortifier mon acuité visuelle. Il faut dire aussi que je suis raisonnable et que je ne brode jamais plus de deux heures à cause de mes mains et poignets qui eux, me font très vite souffrir.
Souvent, ceux qui ne brodent pas ou plus, nous culpabilisent en disant : "tu brodes trop, penses à tes yeux". C'est vrai qu'il faut faire attention mais ce n'est pas parce qu'on ne brode pas, qu'on aura plus de chance de bien voir en vieillissant. Ce serait tellement bien si on pouvait tout prévenir par une attitude exemplaire. Hélas, cela n'est pas comme cela que cela fonctionne la vie...
J'ai décidé que le un fil sur un fil, je n'en ferai plus. Je crois que les myopes excellent dans les petites choses comme cela, pas moi ! Je me trompe, n'arrive pas à redéfaire et au final, je n'aime pas quand on ne voit qu'un point et non une croix sur la toile. J'ai plus de mal aussi à broder sur de la toile de lin bis et préfère maintenant le lin écru.
Je ne brode pas seulement avec mes yeux. Il y a aussi la mémoire du geste qui est importante. Les doigts qui, à force, connaissent la distance exacte entre deux points. Le déplacement de l'aiguille qui finit par être instinctif, surtout quand on brode toujours sur de la 32 count, par exemple.
Et le tambour qui tend bien la toile, la lampe qui éclaire bien la surface à broder sont les alliés précieux de nos lunettes.
D'ailleurs est-ce que vous utilisez un tambour ? Ce sera ma question pour le mois prochain avec une instruction pour celles qui en utilisent un :
faire une photo de votre tambour préféré avec vos fils renversés à l'intérieur. Comme une grosse lune remplie de fils en poussière. Je suis impatiente de voir ça !